entraînement et remise à niveau

Askôn entra dans le dojô. Grâce au plan que lui avait donné le professeur Eowaori, il avait pu trouver son chemin sans peine. Il regarda autour de lui et ne vit personne. Il dit à son faucon, qui avait déjà trouver un endroit pour se poser :

"Dommage, je ne vois personne. Et toi ? J'aurais bien voulu m'entraîner avec quelqu'un, mais bon... De toutes manières, il faut que je me dérouille et que je retrouve mes réflexes avant de pouvoir proposer un entraînement à qui que ce soit."

Il fit tout d'abord quelques exercices d'assouplissement, pour ne pas se faire mal en commençant. Puis il matérialisa son épée et la tint un moment à la main, se familiarisant à nouveau avec son poids et sa forme. Il répéta quelques positions utiles, la garde, la parade, etc... Ensuite, il commença à s'entraîner, enchaînant des coups dans l'air, effectuant des séquences définies... Il sentait l'habitude revenir et espéra que quelqu'un vienne également pour s'entraîner, qu'ils puissent le faire ensemble.

Maïlyse entra dans la salle. Elle était devenue une habituée, bien que la pièce lui rappelle toujours le mauvais souvenir qui la hantait : c'était ici-même qu'elle était morte, lors d'un entrainement qui avait mal tourné.
Son visage resta impassible bien que ses yeux furent étonnés de voir Askôn dans la salle d'entrainement.

"Askôn ? Tu t'entraines ? Je peux... Me joindre à toi, peut-être ?"

Un sourire éclaira son visage. A croire qu'ils étaient destinés à se croiser partout où ils iraient....

Askôn sentit légèrement que quelque chose mettait Maïlyse mal à l'aise dans cette pièce, mais il ne fit pas la moindre remarque. Il répondit à son sourire.

"Oui, j'avais besoin de me dérouiller. Cela faisait une éternité que je n'avais pas manié mon épée. Bien sûr, que tu peux te joindre à moi ! Ça me ferait plaisir !"

Il se tourna face à elle et l'examina. Puis il remarqua :

"Tu n'as pas d'armes. Comment te bas-tu ? En en faisant apparaître une, avec des pouvoirs ou en te métamorphosant ?"

Un léger rire envahit l'air et détendit l'atmosphère pesante de la pièce, dûe au mauvais souvenir de Maïlyse.

"J'utilise à la fois la métamorphose et mon contrôle sur l'eau, qui s'est sensiblement amélioré depuis mon arrivée. Tu veux que je te montre ?"

Détendue, Maïlyse laissa la magie courir ses veines pour se transformer... en jaguar, pour la seconde fois. Elle recula un peu, et se tourna vers un mannequin, qui se mit en mouvement grâce à un mécanisme peu compliqué et facile à enclencher. Elle feinta à droite, tandis qu'une multitude de pics de glace fonçaient droit sur le pantin et s'enfonçaient dans le bois; les crocs de Maïlyse se refermèrent sur la tête de l'ennemi factice, et, d'un bond, elle la lui arracha avec vivacité. Satisfaite, elle revint vers son ami et reprit sa forme initiale.

"Ce n'est qu'une petite partie de ce que je veux faire, mais c'est suffisant pour un simple entrainement. Qu'en penses-tu ?"

Askôn était impressionné par la transformation de Maïlyse. Il lui répondit avec un petit sourire :

"Ça, je pense que c'est amplement suffisant pour me mettre une pile. Je ne sais me servir que d'une épée. Ça paraît ridicule à côté de ce que tu sais faire !"

Il eut un air feint d'inquiétude :

"Rassure-moi, tu n'es pas en colère contre moi ? Parce que je n'ai pas très envie d'avoir la tête arrachée, comme ce mannequin !"

Il rit, puis se mit en garde en face de la jeune fille. Il ferma les yeux, relâcha légèrement les barrières de son empathie et laissa l'air pénétrer à travers lui.

"Je me sers aussi un peu de mon empathie pour connaître les dispositions de mon adversaire, ou de ma partenaire d'entraînement, et de mon pouvoir sur le vent pour anticiper les attaques. Je suis prêt. On commence quand tu veux. Et n'y vas pas trop fort, je t'en prie ! Je ne suis qu'un pauvre petit épéiste !"

Il lui sourit.

(hrp : désolée, j'avais complètement zappé ce post xD)

Maïlyse lui sourit, avant de hausser un sourcil surpris.

"Tu veux te battre contre... moi ?"

Une pulsion retentit dans tout son corps. Paralysée, Maïlyse fut submergée par les souvenirs. Hébétée, elle tomba à genoux, frissonnante, se tenant les bras, recroquevillée sur elle-même. Les images défilaient à nouveau dans sa tête. Epée... Katanas...

*Non... Non, par pitié !

Les épées virevoltant dans les airs... La décharge électrique, une douleur phénoménale, et le néant...

"Non !!!"

Avec la force du désespoir, Maïlyse s'agrippa à ses cheveux et se mit à pleurer, encore et encore. Elle n'en pouvait plus...

Askôn lâcha son arme dès qu'il sentit Maïlyse submergée par son souvenir. Il se doutait ce ce qu'il lui arrivait : elle lui avait déjà parlé de cet épisode traumatisant. Il se précipita vers la jeune fille et la prit dans ses bras. Il la serra contre lui pour essayer de la calmer.

"Tout va bien. Il ne se passe rien. Ce n'est qu'un souvenir. Je suis là, avec toi. Tu ne risques rien."

Tout en cherchant à la tranquiliser par son ton et le rythme de ses mots, il utilisait son empathie pour réguler les sentiments de son amie. Il resta ainsi jusqu'à ce qu'elle s'apaise.

Maïlyse sentit la chaleur d'Askôn tout contre elle. Elle entendit sa voix lui parler doucement, et se laissa submerger par l'empathie de son ami, prenant le risque de tout dévoiler de ce qu'elle avait enfoui au plus profond d'elle-même. Lentement, elle se calma, mais se mit à pleurer, et serra Askôn dans ses bras.

"Askôn, j'ai peur, j'ai si peur !! Peur pour Arwen, pour Chiba; peur pour onee-chan, Gani, et surtout, peur pour toi !! J'ai tellement peur de ne pas être capable de vous protéger, vous, ma seule famille..."

S'agrippant à son ami, elle se laissa sangloter et réconforter par la chaleur d'Askôn.

*Maria... Quelle chance tu as eu de l'avoir rien qu'à toi. Je t'envie tellement...*

Askôn la maintint contre lui, la laissant puiser du réconfort dans sa présence. Il sentait toutes les peurs qui habitaient la jeune fille. Il lui parla à nouveau doucement, conscient que des mots ne pouvaient pas tout régler, ne pouvaient pas chasser la peur de son amie, mais sachant également qu'elle en avait besoin.

"Tu n'as pas à t'en faire autant, Maïlyse. Le poids du monde ne repose pas en entier sur tes épaules. Laisse tes amis en porter un peu pour toi. Nous saurons nous défendre, ne t'en fais pas. Nous ne laisserons personne nous séparer les uns les autres. Pour ma part, je ne laisserai jamais personne m'éloigner de toi, et je suis sûr que les autres le pensent aussi."

Iko se posa contre le visage de la jeune fille et laissa ses larmes couler sur son plumage. Il battit doucement des ailes pour essuyer le visage de a jeune fille, tandis qu'Askôn continuait à lui parler doucement en la serrant contre lui.

"Maïlyse. Ce n'est pas bon de garder un tel poids toute seule. Laisse-nous le partager. C'est à ça que servent les amis."

Maïlyse se laissait aller tout contre Askôn, sa chaleur pénétrant peu à peu ses membres engourdis.

"Pour ma part, je ne laisserai jamais personne m'éloigner de toi"

Son cœur rata un battement. Askôn... Askôn avait dit ça ? Lui...?!

"Laisse-nous le partager. C'est à ça que servent les amis."

Un sourire triste se peint sur son visage. Evidemment, elle aurait dû s'en douter... Pourquoi se faire autant de mal ?

*Je suis stupide*

"Je vais essayer. Promis..."

Askôn prit Maïlyse par les épaules et l'écarta légèrement de lui pour la regarder dans les yeux.

"D'accord. Promis. Et ne ne sont pas des paroles en l'air."

Puis un sourire malicieux apparu sur le visage du jeune garçon et il reprit, pour détendre la jeune fille :

"De toutes manières, tu n'as pas le choix : si tu ne m'en donnes pas un bout, je te le voles ! Pas d'objection ?"

Il lui sourit ensuite sincèrement, se remit debout et l'aida à se relever.

"Bon, on ferait mieux de reprendre un autre jour, tu ne crois pas ?"

Maïlyse eut un petit soupir, qu'elle se hâta d'étouffer, avant de se redresser. Elle prit appui sur le bras d'Askôn, força un sourire, avant de l'embrasser sur la joue.

"D'accord... Allons-y, ça vaut mieux. Caféteria ?"

Elle osa prendre sa main pour y glisser la sienne.

"Tout ce que je veux, c'est aller manger un morceau. Avec toutes ces émotions, mon ventre crie famine... Et le tien aussi, d'ailleurs.

Le ventre d'Askôn se mit à gargouiller, les faisant éclater de rire.

"Allez, en route !"

Askôn sourit, et suivit son amie, heureux de la voir retrouver sa bonne humeur. Cet entrainement n'avait pas été vain !

"D'accord. Ce serait stupide de prétendre que je n'ai pas faim, je crois !"

Il rit, et sortit après elle.

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